Par Médiator Nécro. Décédée à Gênes en février dernier à l’âge de 87 ans, „Sa Sainteté” Shri Mataji Nirmala Devi se réincarne dans les colonnes nécrologiques du „Temps” du 26 mars 2011. Un ex-diplomate suisse y rend un hommage appuyé à l’opulente gourelle de Sahaja Yoga, omettant de signaler qu’en 1996, ce mouvement, qui compte notamment de nombreux adeptes entre Genève et Fribourg, avait été désigné comme une secte dangereuse par la Commission d’enquête sur les sectes en France. „Le Temps” ferait-il dans le prosélytisme? „Il ne s’agit pas d’une nécro mais d’une annonce payée; le filet pub a été oublié”, corrige très prosaïquement le rédenchef Pierre Veya. Lequel ne précise pas si l’erreur a été signalée aux lecteurs.
Ecce Homo. Le quatrième pouvoir prend l’eau et les journalistes sont nombreux à quitter le navire, pour se recycler dans les coulisses du pouvoir – politique cette fois – en tant que conseillers en communication. Mais ce rôle d’éminence grise paraît trop terne à certaines stars des médias, qui préfèrent rester sous le feu des projecteurs et mener leur propre campagne. Après l’épisode Filippo Leutenegger qui avait lâché son pupitre de l’émission „Arena” pour un siège radical au Conseil national, voici une autre vedette du petit écran, Fathi Derder, qui brûle de faire son entrée en politique. L’ancien rédacteur en chef de „La Télé” se rêve déjà conseiller national sous les couleurs radicales. En bon disciple de Nietzsche, „un inspirateur monstre” dont il loue „la passion sensuelle et l’envie de vivre” („L’Hebdo” 13.1.2010), il ne doute pas de son instinct et de son talent à flairer la vraie grandeur. „Tout mon génie est dans mes narines” avait proclamé le penseur allemand dans „Ecce Homo”. Une sentence parmi d’autres que l’on imagine bien dans la bouche de son admirateur. Du reste, que lit-on sous la plume de Nietzsche un peu plus loin dans le même ouvrage? „Ce n’est qu’à partir de moi qu’il y aura sur terre une grande politique”… Nos élus à Berne n’ont plus qu’à bien se tenir!
Partiaux. Prendre la SSR pour cible, c’est la mode en ce moment et la „Weltwoche”, l’organe du parti UDC acquis aux idéaux blochériens, ne s’en prive pas. L’hebdomadaire accuse la radio et la télévision alémaniques de partialité, en se basant sur une enquête menée par la société Media Tenor International, basée à Rapperswil. Le hic c’est que les études réalisées par Media Tenor ont souvent joué un rôle controversé dans les discussions relatives à la redevance et à la qualité des médias de Service public en Allemagne. Ses méthodes sont critiquées et d’anciens employés ont même affirmé avoir été contraints de manipuler les résultats. Mais c’est sans compter les indélicatesses du patron de l’entreprise, Roland Schatz, qui ont fait plus d’une fois les gros titres de la presse. En 2010, le Ministère public allemand a inculpé Schatz pour abus de confiance et faillite frauduleuse, ainsi que l’a rapporté l’„Aargauer Zeitung” du 24 février. Les syndicats ont aussi quelques raisons de le tenir à l’œil. En 2008 déjà, le magazine de comedia mentionnait plusieurs faits problématiques concernant la société appartenant à Schatz. Il était question de dumping salarial, de retard de plusieurs mois dans le paiement des salaires, de contrats de travail et de fiches de salaire peu clairs. Or ces affaires remontent à l’époque où l’entreprise était encore domiciliée au Tessin.
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